CARRIÈRE DE BOULBON
Festival d’Avignon, France
7 – 13 juillet 2009
FORTERESSE RUMELI HISARI
Istanbul, Turquie
30 juillet – 1 août 2009
ODÉON-THÉÂTRE DE L’EUROPE
Paris, France
6 – 10 janvier 2010
La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres
The War of the Sons of Light against the Sons of Darkness
2 H 15 – Français, Anglais, Yiddish – Surtitré
2 H 15 – Français, Anglais, Yiddish – Surtitré
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
Cela fait longtemps que je lis et relis La Guerre des Juifs de Josèphe. C’est un texte qui m’accompagne. J’en avais déjà proposé une adaptation il y a plus de quinze ans à Gibellina
puis à la Biennale de Venise, jouée dans l’ancien Ghetto juif. Aujourd’hui j’y reviens, car ce texte ne m’a pas quitté tout en prenant de jour en jour une actualité plus brûlante. Josèphe, le narrateur, qui est entre deux mondes, deux cultures, raconte la guerre menée par Rome en Palestine contre les juifs dans la position ambigüe et inconfortable d’être un scribe au service de son « rédacteur en chef » romain (il risque la mort, et il le sait) tout en étant un juif lui-même, ancien chef militaire.
Car Josèphe appartient aux deux camps. Par sa naissance, son éducation, ses combats, il est
de grande famille juive, ayant mené la guerre contre Rome en Galilée ; par nécessité, il devient Romain : fait prisonnier, laissé en vie à condition de raconter les triomphes romains, portant
un nom latin, il entre de plain-pied dans la culture impériale. Les Romains savaient que pour
se couvrir de gloire ils devaient glorifier le peuple qu’ils avaient conquis. Mais le texte La Guerre des Juifs est encore mieux que cela : il a une réelle beauté littéraire par sa précision, sa sobriété.
Il sort de la mythologie pour entrer dans la modernité littéraire, au sens de l’essai ou du grand reportage. Josèphe est à la fois un historien, un homme engagé et un grand journaliste.
Les détails sur les manières de vivre, sur la façon de faire la guerre, notamment sur les fortifications construites par Hérode, sont très importants, de même que reste vivant son sens
de la narration du conflit. De plus, Josèphe pose des questions à ses compatriotes aussi
bien qu’aux Romains, son texte est un essai de grande portée sur le nationalisme radical
ou le fondamentalisme, mais également sur la conduite des empires en terre étrangère.
Amos Gitai, propos recueillis par Antoine De Baecque pour le Festival d’Avignon
Avec Jeanne Moreau, Jerome Koenig, Éric Elmosnino, Mireille Perrier, Gérard Benhamou, Shredy Jabarin, Menachem Lang & les musiciens Shahar Even Tzur, Yahel Doron, Alexei Kotchetkov, Tamar Capsouto (chant)
D’après La Guerre des Juifs de Flavius Josèphe Adaptation & mise en scène Amos Gitai Conseil artistique Chloé Obolensky Lumières Jean Kalman Son Frédéric Prin
Production déléguée Festival d’Avignon Production exécutive AGAV FILMS Coproduction Festival GREC de Barcelone, Festival D’Athènes et Épidaure, Festival International de Théâtre d’Istanbul, Odéon-Théâtre de l’Europe.