top of page

DOCUMENTAIRE

1983

78' – 16 mm – Color – Israel, France, Sweden, The Netherlands, Finland

Ananas

Un jour, en ouvrant mon frigo, j’ai regardé de près une boîte d’ananas ; elle avait été fabriquée aux Philippines, « Packaged in Honolulu », « Distributed in San Francisco » et l’étiquette « Printed in Japan ». C’était une illustration concrète de l’économie des multinationales. (…) Ananas, c’est un peu comme House : un microcosme qui me permettait de raconter une histoire et d’aborder la question du Tiers-Monde.

Amos Gitai


Dans sa construction formelle, c’est un défi au documentaire conventionnel. Du premier entretien avec un agronome de la Dole Corporation, cadré de façon asymétrique dans son fauteuil, illustrant son discours au bord de la piscine avec une nature morte de fruits tropicaux, jusqu’au détail final de la machine à étiqueter reculant au milieu du cadre, on voit bien que Ananas ne fait pas que raconter une histoire, observer ou expliquer. Sa puissance considérable ne provient pas des formes habituelles du journalisme d’investigation, de l’observation type ciné-vérité ou même de l’agitprop, mais de sa façon d’interroger les prétentions de ces modes de cinéma à la véracité, la transparence et l’objectivité. Ananas évite la narration en voix off ethnocentrique et la caméra voyeuriste propre aux films ethnographiques, en donnant par exemple aux nombreuses personnes interviewées le luxe de parler pour eux-mêmes, et non, comme souvent, en se faisant confisquer la parole. Mais ils n’échappent pas à l’œil critique de la caméra. (…) La stratégie d’Amos Gitai n’est ni de ridiculiser, ni de sanctionner ses sujets. Il tente plutôt de miner la confiance du spectateur dans la transparence de ce qui est dit et de ce qui est vu. Il encourage à regarder ce qu’ils représentent plutôt qu’à juger ce qu’ils sont. En conséquence, les interviews mêmes, plus que les individus, apparaissent comme des symptômes de la relation inégalitaire et complexe de l’Occident vis-à-vis du Tiers-Monde. (…)

Dans Ananas, le mélange d’histoire, de témoignages personnels et d’images époustouflantes est complexe mais constitue, d’un point de vue stratégique, la clé qui permet de démêler les fils de la domination globale.

David Lusted, Framework, n°29, 1985


Gitai compte parmi les quelques cinéastes qui tentent actuellement de repenser le documentaire social. (…) Il veut, dit-il « montrer les structures qui oppriment les individus », structure étant le terme clé. (…) Les sujets des documentaires de Gitai sont moins des individus que des incarnations en des individus de rôles prédéterminés – dont les sites sont définis par le flux de l’histoire et des capitaux internationaux.

Jim Hoberman, The Village Voice


CRÉDITS

Image Nurith Aviv

Son Kevin Gallagher

Montage Juliana Sanchez


Production Les Films d’ici, FR3, CNC (France), A.G. Productions (Israël), TV1 (Suède), Ikon (Pays-Bas), TV2 (Finlande)

Un jour, en ouvrant mon frigo, j’ai regardé de près une boîte d’ananas ; elle avait été fabriquée aux Philippines, « Packaged in Honolulu », « Distributed in San Francisco » et l’étiquette « Printed in Japan ». C’était une illustration concrète de l’économie des multinationales. (…) Ananas, c’est un peu comme House : un microcosme qui me permettait de raconter une histoire et d’aborder la question du Tiers-Monde.

Amos Gitai


Dans sa construction formelle, c’est un défi au documentaire conventionnel. Du premier entretien avec un agronome de la Dole Corporation, cadré de façon asymétrique dans son fauteuil, illustrant son discours au bord de la piscine avec une nature morte de fruits tropicaux, jusqu’au détail final de la machine à étiqueter reculant au milieu du cadre, on voit bien que Ananas ne fait pas que raconter une histoire, observer ou expliquer. Sa puissance considérable ne provient pas des formes habituelles du journalisme d’investigation, de l’observation type ciné-vérité ou même de l’agitprop, mais de sa façon d’interroger les prétentions de ces modes de cinéma à la véracité, la transparence et l’objectivité. Ananas évite la narration en voix off ethnocentrique et la caméra voyeuriste propre aux films ethnographiques, en donnant par exemple aux nombreuses personnes interviewées le luxe de parler pour eux-mêmes, et non, comme souvent, en se faisant confisquer la parole. Mais ils n’échappent pas à l’œil critique de la caméra. (…) La stratégie d’Amos Gitai n’est ni de ridiculiser, ni de sanctionner ses sujets. Il tente plutôt de miner la confiance du spectateur dans la transparence de ce qui est dit et de ce qui est vu. Il encourage à regarder ce qu’ils représentent plutôt qu’à juger ce qu’ils sont. En conséquence, les interviews mêmes, plus que les individus, apparaissent comme des symptômes de la relation inégalitaire et complexe de l’Occident vis-à-vis du Tiers-Monde. (…)

Dans Ananas, le mélange d’histoire, de témoignages personnels et d’images époustouflantes est complexe mais constitue, d’un point de vue stratégique, la clé qui permet de démêler les fils de la domination globale.

David Lusted, Framework, n°29, 1985


CRÉDITS

Image Nurith Aviv

Son Kevin Gallagher

Montage Juliana Sanchez

Production Les Films d’ici, FR3, CNC (France), A.G. Productions (Israël), TV1 (Suède), Ikon (Pays-Bas), TV2 (Finlande)


SALES / DISTRIBUTION

AGAV FILMS

6, cour Berard. 75004 Paris – France

+33 (0)1 42 40 48 45

agav@amosgitai.com

VENTES / DISTRIBUTION

AGAV FILMS

6, cour Berard. 75004 Paris

France

+33 (0)1 42 40 48 45

agav@amosgitai.com

AGAV FILMS
6, cour Berard. 75004 Paris – France
+33 (0)1 42 40 48 45
agav@amosgitai.com

LOGO_venise_small.png
LOGO_locarno.png
bottom of page