The War of the Sons of Light against the Sons of Darkness
2 H 15 – Performed in French, English, Yiddish / Surtitled
ORIGINAL TITLE: La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
© Dan Bronfeld
Cela fait longtemps que je lis et relis La Guerre des Juifs de Josèphe. C’est un texte qui m’accompagne. J’en avais déjà proposé une adaptation il y a plus de quinze ans à Gibellina puis à la Biennale de Venise, jouée dans l’ancien Ghetto juif. Aujourd’hui j’y reviens, car ce texte ne m’a pas quitté tout en prenant de jour en jour une actualité plus brûlante. Josèphe, le narrateur, qui est entre deux mondes, deux cultures, raconte la guerre menée par Rome en Palestine contre les juifs dans la position ambigüe et inconfortable d’être un scribe au service de son « rédacteur en chef » romain (il risque la mort, et il le sait) tout en étant un juif lui-même, ancien chef militaire.
Car Josèphe appartient aux deux camps. Par sa naissance, son éducation, ses combats, il est de grande famille juive, ayant mené la guerre contre Rome en Galilée ; par nécessité, il devient Romain : fait prisonnier, laissé en vie à condition de raconter les triomphes romains, portant un nom latin, il entre de plain-pied dans la culture impériale. Les Romains savaient que pour se couvrir de gloire ils devaient glorifier le peuple qu’ils avaient conquis. Mais le texte La Guerre des Juifs est encore mieux que cela : il a une réelle beauté littéraire par sa précision, sa sobriété. Il sort de la mythologie pour entrer dans la modernité littéraire, au sens de l’essai ou du grand reportage. Josèphe est à la fois un historien, un homme engagé et un grand journaliste.
Les détails sur les manières de vivre, sur la façon de faire la guerre, notamment sur les fortifications construites par Hérode, sont très importants, de même que reste vivant son sens de la narration du conflit. De plus, Josèphe pose des questions à ses compatriotes aussi bien qu’aux Romains, son texte est un essai de grande portée sur le nationalisme radical ou le fondamentalisme, mais également sur la conduite des empires en terre étrangère.
Amos Gitai, propos recueillis par Antoine De Baecque pour le Festival d’Avignon
CREDITS
Based on The Jewish War by Flavius Josephus
Adaptated & directed by Amos Gitai
Artistic consultant Chloé Obolensky
Lighting Jean Kalman
Video Robert Alazraki, Ben Gitai
Sound Michel Kharat, Frédéric Prin
With Jeanne Moreau, Jerome Koenig, Éric Elmosnino, Mireille Perrier, Gérard Benhamou, Shredy Jabarin, Menachem Lang
Musicians Shahar Even Tzur, Yahel Doron, Alexei Kotchetkov, Tamar Capsouto (vocals)
Associate production Festival d’Avignon
Executive production AGAV FILMS
Coproduction Festival GREC de Barcelone, Festival d’Athènes et Épidaure, Festival International de Théâtre d’Istanbul, Odéon-Théâtre de l’Europe. The Avignon Festival receives production support from l’ADAMI.