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EXPOSITION / INSTALLATION

Las biografías de Amos Gitai

The biographies of Amos Gitai

Cette exposition a pour point de départ le contenu, à tendance documentaire et autobiographique, des films d’Amos Gitai. D’abord formé comme architecte (carrière qu’il n’a pas poursuivie car il ne souhaitait pas contribuer à la colonisation des Territoires occupés), Gitai a toujours, depuis le début de sa carrière de cinéaste, utilisé des images et des montages préexistants comme moyen d’analyser et de disséquer le lien entre biographie et histoire, entre destin individuel et destin collectif. L’exposition, qui peut être considérée comme une étude de cas dans le cadre de la démarche proposée par l’exposition Formes biographiques. Construction et mythologie individuelle, nous donne un aperçu de la constellation de personnages que Gitai a développée et représentée au fil des ans, des personnages dont les biographies, souvent condamnées à l’anonymat et au silence, sont toujours inscrites dans un cadre historique et géographique complexe comportant
de multiples couches.

Dans une tentative de rendre la dimension hybride de l’art cinématographique, une forme de narration qui permet d’assembler différents éléments biographiques, l’exposition repose sur une juxtaposition et interaction de divers matériaux documentaires (la plupart provenant de ses archives personnelles) et de fragments de ses films. L’exposition analyse comment ce cinéaste, qui a toujours considéré le cinéma comme une manière d’interroger la sphère publique et l’actualité, a interprété et raconté sa propre généalogie, en accordant une attention particulière à l’influence que, pour des raisons très différentes, ses parents ont eu sur sa personnalité et sur son activité professionnelle. Son père, Munio Weinraub, architecte lié au mouvement du Bauhaus, a dû quitter l’Allemagne lorsque Hitler est arrivé au pouvoir. Sa mère, Efratia Margalit, d’origine russe, s’est installée avec sa famille à Jaffa au début du XXe siècle (soit quatre décennies avant la fondation
de l’État d’Israël).  

Avec de longs plans séquences, des montages houleux et une dimension critique, les films d’Amos Gitai visent à remettre en question et à dépasser la distinction si souvent faite entre documentaire et fiction. Ses œuvres montrent comment l’expérience de l’exil et de la guerre s’inscrit dans les gestes et le corps des personnes. Elles explorent la relation entre construction et violence (particulièrement évidente dans le conflit israélo-palestinien, où l’architecture a été utilisée consciemment et systématiquement comme un outil d’appropriation et de contrôle territorial) et elles décrivent des situations d’esclavage qui en découlent (anciennes ou actuelles) par la mondialisation néolibérale.


Commissaire Jean-François Chevrier

MUSÉE REINA SOFIA

Madrid, Espagne

5 février – 19 mai 2014

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